LIBÉRATION DU SECRÉTAIRE GENERAL DE L’UDPS.
Le secrétaire général de l'Udps, Rémy Massamba,
a été remis en liberté après avoir été auditionné à l'Inspection
générale de la police à Kinshasa. Il l'a lui-même annoncé à l'a MISNA
par téléphone. "On m'a demandé pourquoi nous avons organisé cette
marche, et après m'avoir entendu, on m'a laissé repartir" a déclaré le
dirigeant de l'Union pour la démocratie et le progrès social, sans
cacher son étonnement face à l'intervention "musclée" de la police qui
a bloqué ce matin les sympathisants du parti d'opposition à 300 ou 400
mètres de leur point de départ, la Gare centrale.
"J'ignore pour l'instant combien d'autres cadres et membres du
parti ont été arrêtés, mais on m'a assuré qu'ils seraient libérés dans
les prochaines heures" a ajouté M. Massamba. "Nous avions écrit à
l'autorité urbaine pour l'informer de notre initiative, qui se voulait
pacifique. Nous étions en droit de le faire. Je ne comprends pas
pourquoi la police a voulu nous en empêcher.
On ne m'a d'ailleurs pas donné d'explications" a encore précisé le
secrétaire général du parti, en tête du cortège dont l'objectif était
d'apporter aux représentants de la Monuc (Mission des Nations unies en
République Démocratique du Congo) et de la communauté internationale un
mémorandum faisant état de leurs préoccupations face à la préparation
des élections générales. Le document - qui n'a pas pu être remis -
demande un "nouveau compromis" en vue des élections : le parti de
l'opposant Etienne Tshisekedi déplore qu'elles ne pourront pas se
conclure avant l'échéance de la transition fixée au 30 juin, vu que le
premier tour de la présidentielle et des législatives est prévu le 18
juin ; l'Udps demande entre autres la réouverture des bureaux
d'enregistrement des électeurs et un assainissement du climat politique
"qui est en train de se dégrader" a affirmé M. Massamba.
À ce sujet, la MISNA apprend de sources locales que l'un des 4
vice-présidents congolais, Azarias Ruberwa, leader de l'ancienne
rébellion (pro-rwandaise) Rcd-Goma, serait en train de tenir une
conférence de presse. Il pourrait y annoncer, selon des rumeurs qui
circulent dans la capitale, son retrait des institutions de la
transition.
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10/3/2006 19.48
“Une expédition punitive”:
c'est en ces termes que le porte-parole de l'Udps (Union pour la
démocratie et le progrès social), Jean-Baptiste Bomanza, contacté par
la MISNA à Kinshasa, a défini l'intervention de la police qui a mis fin
ce matin à une manifestation organisée dans la capitale congolaise et
dans d'autres grandes villes du pays. M. Bomanza a confirmé
l'arrestation de la part des forces de l'ordre du secrétaire général de
l'Upds, Rémy Masamba, qui, avec une centaine d'activistes auraient été
emportés du lieu de la manifestation à bord de véhicules de la police.
Le porte-parole du principal parti de l'opposition congolaise
affirme à l'heure actuelle ne pas avoir d'informations sur le lieu où
les manifestants auraient été transférés et rapporte aussi un bilan
d'au moins une vingtaine de blessés. “La police est intervenue avec
violence, tabassant sérieusement les participants, y compris quelques
journalistes qui suivaient la manifestation”, dit encore à la MISNA M.
Bomanza. “Nous attendions une délégation de l'Upds qui devait nous
remettre un mémorandum, mais leurs membres ont été bloqués par
l'intervention des forces de police", dit à la MISNA Kemal Saïki,
porte-parole officiel de la Monuc, contacté dans la capitale Kinshasa.
M. Saïki a souligné que selon des témoignages oculaires de médias et de
membres de la division des droits de l'homme de la Monuc, la
manifestation était pacifique.
Le porte-parole a confirmé l'arrestation par les forces de l'ordre
d'une quarantaine de personnes et jusqu'ici un blessé, semble-t-il un
enfant de 9 ans hospitalisé. La Monuc, a expliqué M. Saïki, a envoyé
quelques équipes dans les hôpitaux de la capitale pour vérifier l'état
de santé de l'enfant et l'existence d'éventuels autres blessés, mais
aussi auprès des autorités de police pour obtenir l'identité des
personnes arrêtées et repérer le lieu de détention. “La liberté
d'expression et le droit de manifester sont reconnus par la nouvelle
Constitution congolaise récemment approuvée par référendum”, rappelle
M. Saïki, en soulignant aussi la nécessité que les organisateurs de
manifestations s'engagent à ne pas entraver l'ordre public.
"La Monuc lance un appel au calme et demande aux forces de l'ordre
de ne pas avoir un recours excessif à l'usage de la force, mais à
adopter au contraire une réaction proportionnée dans ce genre de
circonstances", a conclu le porte-parole de la mission onusienne en
République démocratique du Congo.
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10/3/2006